Réforme de l'expertise judiciaire dans les contentieux informatiques : Parmi les nombreuses modifications apportées au Code de procédure civile par le décret no 2005-1678 du 28 décembre 2005, entré en vigueur le 1er mars 2006, celles qui affectent le plus directement le contentieux informatique concernent l'expertise judiciaire
Les conseils d'un avocat expert en contentieux informatiques
Parmi les nombreuses modifications apportées au Nouveau Code de procédure civile par le décret nÂș 2005-1678 du 28 décembre 2005, entré en vigueur le 1er mars 2006, celles qui affectent le plus directement le contentieux informatique concernent l'expertise judiciaire.
La désignation d'un expert judiciaire est en effet fréquente en matière informatique, et la solution du litige est souvent directement liée à l'avis rendu par l'expert dans le cadre de cette mesure d'instruction qui peut être ordonnée, en référé ou au fond, soit à la demande d'une partie, soit d'office par le juge.
Dires récapitulatifs
La principale innovation, introduite à l'article 276 du Nouveau Code de procédure civile, est relative aux « dires » des parties (les dires étant les documents adressés par les parties à l'expert pour exposer leurs arguments).
Aux termes de cet article 276 dans sa nouvelle rédaction :
« Lorsqu'elles sont écrites, les dernières observations ou réclamations des parties doivent rappeler sommairement le contenu de celles qu'elles ont présentées antérieurement. A défaut, elles sont réputées abandonnées par les parties. »
Les parties se voient donc imposer, comme pour les conclusions devant les Tribunaux de grande instance et les Cours d'appel, l'obligation d'établir un dire récapitulatif, ce qui n'est pas toujours un exercice facile, dans la mesure où il n'est pas rare que la situation technique et juridique ait évolué entre le début et la fin de l'expertise (qui dure souvent un ou deux ans).
Calendrier de l'expertise
L'article 276 prévoit désormais clairement que :
« Lorsque l'expert a fixé aux parties un délai pour formuler leurs observations ou réclamations, il n'est pas tenu de prendre en compte celles qui auraient été faites après l'expiration de ce délai, à moins qu'il n'existe une cause grave et dûment justifiée, auquel cas il en fait rapport au juge. »
Dans la pratique, il était fréquent que l'expert judiciaire définisse un calendrier en impartissant aux parties des délais pour la communication de leurs pièces et dires, et celles-ci se pliaient en général au calendrier fixé par l'expert, ne serait-ce que par crainte de l'indisposer.
La nouvelle rédaction de l'article 276 a le mérite de clarifier les pouvoirs de l'expert en la matière.
Collaborateur de l'expert
Une autre modification non négligeable apportée par le décret du 28 décembre 2005 tient au fait que l'expert peut désormais, comme l'y autorise l'article 278-1, se faire assister dans l'accomplissement de sa mission par la personne de son choix qui intervient sous son contrôle et sa responsabilité.
Dans ce cas, le rapport doit mentionner les nom et qualités des personnes qui lui ont prêté leur concours.
Alexis Baumann, avocat spécialisé en contentieux informatique